Le cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa nous offre un superbe film, étrange et poétique, tourné en France.
Un jeune homme (Tahar Rahim) devient l'assistant d'un ancien photographe de mode (Olivier Gourmet) qui accablé de chagrin se consacre désormais à saisir, sur les plaques d'argent recouvertes de mercure, l'unique image de sa fille (Constance Rousseau) qui demeure avec lui dans une vétuste maison bourgeoise de la région parisienne.
Plus que l'histoire racontée, l'intérêt de ce très beau film réside dans l'interrogation qu'il pose entre la vie et sa captation par l'image primitive du daguerréotype ou du cinématographe. C'est bien cette présence des fantômes et le lien entre photographie et cinéma dont traite subtilement ici Kurosawa.
Outre la superbe photographie du film, on est saisi par l'ambiance froide et inquiétante qui rappelle les univers des nouvelles de Yôko Ogawa - on pense à L'annulaire adapté au cinéma par Diane Bertrand - . On regrettera seulement le ridicule titre français : Le secret de la chambre noire qui laisse faussement croire à une intrigue policière à la Gaston Leroux.
Plusieurs images du film sont particulièrement impressionnantes : la chambre noire géante pour faire des daguerréotypes à taille réelle et une vue de la tour Eiffel noyée dans un épais brouillard en contre plongée. C'est fort, c'est beau !
Emprunter Le secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa F KUR (dispo ?)
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